Interview JDD - 20/04

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http://www.lejdd.fr/cmc/culture/200917/coelho-un-nouveau-langage-pour-les-jeunes_202997.html

Coelho: “Un nouveau langage pour les jeunes

Propos recueillis par Soazig QUEMENER
Le Journal du Dimanche

Paulo Coehlo, l’un des plus grands vendeurs de livres à travers le monde salue en connaisseur les succès d’Harry Potter et Twilight. Et ce, en dépit des mauvaises critiques. A son sens, ces romans parlent aux jeunes et rendent la littérature vivante. Le Brésilien, actuellement n°1 des ventes en Chine, en Russie, en Norvège et au Brésil, tente d’expliquer au JDD son succès.

 

 

Pourquoi?
Quand je vois Da Vinci Code ou Harry Potter, je ne sais pas si cela correspond au livre. Quand il lit un roman, c’est le lecteur qui doit se faire son propre film dans la tête. A chaque fois qu’un de mes romans sort, on reçoit des propositions pour le cinéma. J’ai toujours refusé. Jusqu’à cette année. J’ai accepté que Veronika décide de mourir et que Onze Minutes soient adaptés. Le premier avec Sarah Michelle Gellar, le second avec Vincent Cassel et Mickey Rourke. J’ai accepté parce que j’ai rencontré la bonne personne, le producteur de Seven, qui m’a convaincu.

Quelles sont à votre avis les clés du succès de J.K Rowling ou Stephenie Meyer?
La création est quelque chose qui dépasse la compréhension. La seule réponse qui me vient à l’esprit: c’est bien écrit. Je crois que Brown, Rolling et Meyer sont capables de toucher le coeur des personnes qui lisent. Chez vous, c’est la même chose avec Marc Levy ou Bernard Weber. J’adore ces auteurs même si je sais qu’ils sont très attaqués. Parce que justement ils ont bien vendu.

Je tiens un blog, je suis sur facebook, sur MySpace

Votre oeuvre est traduite dans 68 langues, présente dans plus de 137 pays. Qu’est-ce qui explique l’universalité de votre écriture?
A chaque fois que je sors un livre, il va dans la liste des best-sellers. En ce moment, je suis numéro un en Chine, en Russie, en Norvège et au Brésil. Je n’ai jamais essayé de trouver une explication. Si l’on en trouve une, on exploite une formule. Avec une formule, on répète toujours le même livre. Dans mon oeuvre, vous trouvez un roman, comme le dernier, sorti cette semaine, La Solitude du vainqueur (Flammarion) sur Cannes, un autre sur Saint-Jacques-de-Compostelle ou sur la prostitution. Si l’on considère que chaque ouvrage est lu par trois personnes, j’ai plus de 400 millions de lecteurs dans le monde.

Quel est le rôle d’Internet dans le travail d’auteurs mondiaux comme vous?
Cela permet d’avoir un contact virtuel avec son public. Je m’apprête même à présenter un film au festival de Rome réalisé avec des internautes d’après La Sorcière de Portobello. Je tiens un blog, je suis sur Facebook, sur MySpace. Pour des questions d’échelle, cela devient compliqué d’organiser une séance de dédicaces. Les lecteurs peuvent me contacter plus facilement par courrier électronique. J’ai cinq personnes qui gèrent mes 800 à 1 000 mails quotidiens.

Ces romans à millions d’exemplaires reposent souvent sur des mythes…
Les mythes grecs sont des modèles vraiment parfaits, qui fonctionnent toujours aujourd’hui. Le monde n’a finalement pas tellement changé!

 

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